Quelques astuces sur le thème de la couche de fond

Si vous avez une idée de tableau en tête, un crayon à la main et une feuille blanche vierge devant vous, peut-être que le motif mérite, ou a besoin, d’un fond de couleur dans un premier temps ? Nous nous pencherons également sur ce thème passionnant dans le prochain numéro de “Dessin Passion”. En voici un petit aperçu.

Appliquer une couche de fond et une sous-couche : des techniques simples pour de superbes effets

Un bon dessin préparatoire est presque toujours la première étape de l’image, l’apprêt étant dans de nombreux cas la deuxième : au lieu de dessiner ou de peindre sur un fond blanc, vous le faites sur une surface colorée préparée. Vous pouvez tout à fait sauter la deuxième étape, à savoir la mise en couleur de la feuille, si vous achetez un papier de couleur. Mais pour certains styles et techniques, cela vaut la peine d’appliquer soi-même une couche de fond ciblée. Ces deux variantes n’apportent pas seulement une ambiance colorée particulière à l’image, mais vous aident également à obtenir des effets intéressants de manière simple. Comment, pourquoi et avec quels moyens vous pouvez et devriez utiliser les techniques classiques d’apprêt, même en tant que débutant : Voici un aperçu.

Papier coloré

Le papier à dessin teinté prêt à l’emploi existe dans de nombreuses couleurs ainsi que dans des nuances entre le gris clair et le noir. C’est non seulement pratique, mais cela présente aussi d’autres avantages. On peut dessiner et continuer immédiatement – le dessin a déjà sa première couleur.

 Contrairement au papier blanc, vous pouvez travailler dans les deux sens, c’est-à-dire appliquer aussi bien des couleurs foncées que des couleurs claires (et aussi du blanc). Et pour certains motifs, le ton du papier fournit déjà le fond de couleur correspondant.

Si d’autres couleurs sont appliquées en glacis (non couvrantes) avec un crayon ou un pinceau, le ton du papier transparaît et s’y mêle pour ainsi dire. En outre, le fond coloré empêche le blanc gênant de transparaître entre et sous les traits, les mouchetures et les lumières apparaissent dans le ton du papier correspondant au motif.

Les papiers teintés sont disponibles dans les épaisseurs habituelles jusqu’au carton. Parmi les variétés les plus courantes, on trouve le papier Ingres, légèrement rugueux, et le papier pastel, au grain palpable. Le papier kraft (le papier d’emballage convient aussi) a un ton brun agréablement chaud et une structure cannelée rustique. Il y a aussi les papiers dits multi-techniques qui, sans surprise, conviennent à presque tout sauf à la peinture très humide.

Pourquoi teinter soi-même le papier ?

D’une part, le papier teinté est pratique et se prête tout à fait à certains supports. D’un autre côté, vous êtes un peu limité dans la création d’images – toute la surface est apprêtée de manière uniforme dans une seule teinte. Vous disposez d’une plus grande marge de manœuvre si vous prenez vous-même en main la conception des couleurs dès le début : selon vos souhaits et votre technique, avec des crayons secs ou des coups de pinceau humides.

Appliquer une couche de fond avec des crayons secs

Il y a ici deux possibilités : soit vous hachurez la feuille de dessin et effacez ensuite les traits de manière uniforme ou en dégradés nuageux. Les médiums à abrasion douce comme le fusain, la sanguine, la craie et le pastel conviennent le mieux à cet effet. Ou bien vous pouvez teinter la surface avec de la poudre de couleur. Cela est recommandé pour les crayons et les crayons de couleur. Ceux-ci laissent des traits de hachures qui ne s’effacent pas facilement et de manière lisse. Dans ce cas, il est utile de frotter la poudre de graphite ou de couleur sur la mine avec du papier abrasif et de l’étaler sur le papier avec un mouchoir en papier. Dans les deux cas, vous n’avez pas seulement le libre choix de la couleur. Vous pouvez aussi, dès l’apprêt, appliquer plusieurs couleurs de différentes intensités, les fondre ensemble en douceur et teinter différemment certaines parties de l’image. En outre, la surface teintée peut être éclaircie par endroits avec la gomme à modeler ou effacée avec la gomme dure ; avec le crayon à effacer, on peut vraiment dessiner.

Sous-couche avec le pinceau

Les aquarelles ou les couleurs opaques très diluées (et alors transparentes) conviennent aux tons délicats. Dessinez délicatement le motif au crayon, mouillez le papier, appliquez la peinture (ou les peintures) sur une grande surface et laissez-la s’estomper, pour ainsi dire, en une seule fois. Cette technique typique de l’aquarelle s’appelle le lavis, en anglais “wash”. Après le séchage, vous continuez à peindre de manière habituelle avec des traits de glacis. De manière pratique, le dessin préparatoire reste visible sous la couche de fond et montre le chemin au pinceau.

La sous-couche fonctionne également pour les différentes parties de l’image que vous pré-peindrez à nouveau avec de l’eau et que vous peindrez ensuite uniformément ; la couleur ne s’estompe que dans la zone mouillée et ne s’écoule pas au-delà des contours dans le sec. Ce qui n’est toutefois plus possible : la peinture de fond ne peut plus être effacée, et encore moins un dessin préparatoire sous-jacent.

Dès que la peinture est sèche, vous pouvez dessiner dessus aussi bien que sur du papier vierge – peut-être même mieux. En effet, le papier d’abord mouillé, puis à nouveau sec, n’est plus aussi lisse qu’avant : les crayons de couleur frottent mieux. Et comme l’aquarelle teinte également les creux du papier, il ne reste pas de taches blanches lors des hachures.

De la couleur sur du noir

Le papier noir ou gris foncé vous épargne un fond sombre et fournit déjà les ombres les plus profondes, peut-être même l’arrière-plan. En contraste avec l’environnement noir, les couleurs appliquées de manière couvrante (acrylique, couleurs couvrantes, craie, pastel, pastel à l’huile) apparaissent de manière particulièrement puissante. Il existe également des châssis tendus de toile noire spécialement conçus pour la peinture acrylique.

Pour l’aquarelle, vous avez toujours besoin de papier blanc, éventuellement gris clair ou beige. Les couleurs transparentes ne sont efficaces que sur un support très clair. Un support sombre est aussi inutile que le papier aquarelle noir proposé par certains fabricants.

Au lieu d’utiliser du papier noir ou gris foncé, vous pouvez également sous-peindre la surface de l’image entièrement ou par endroits ; pour tout le reste, vous avez bien sûr besoin de couleurs couvrantes, appliquées dans des tons de plus en plus clairs – jusqu’au blanc éclatant. Les anciens maîtres de la peinture à l’huile utilisaient déjà cette méthode pour obtenir leurs  effets phénoménaux d’ombre et de lumière. Pourquoi pas nous ?