Sans bleu, pas d’orange, écrivit un jour Vincent van Gogh à son frère Theo. Et c’est ainsi, avec le bleu à côté, qu’il a fait flamboyer ses célèbres tons orangés de manière fantastique
Le jeu des couleurs complémentaires, comme le bleu et l’orange, qui l’enthousiasmait tant, lui et ses collègues impressionnistes, au 19e siècle, devrait également nous plaire.
Le terme vient du latin complementum, qui signifie accomplissement et complément. C’est précisément ce que font les couleurs qui s’opposent dans le cercle chromatique, mais qui se trouvent côte à côte dans le tableau. Nous ne percevons alors pas l’orange et le bleu séparément, mais dans leur ensemble. Les couleurs atteignent leur perfection, elles s’animent et s’intensifient mutuellement.
Mais il ne faut pas les mélanger, car cela donne un brun inintéressant. Laissez donc l’orange et le bleu s’exprimer dans une harmonie de bon voisinage, comme dans la capucine de Loes Botman, qui figure juste après les pages suivantes. Il est étonnant de voir la force que prennent les fleurs orange sur le bleu du ciel.
Mais la nature n’offre pas toujours un arrière-plan aux couleurs appropriées. Il suffit alors de prendre la liberté artistique nécessaire. Laissez-vous inspirer par Franz-Josef Bettag et placez l’écureuil orange-rouge-brun de la p. 24 devant quelques hachures bleu clair vives.
Et si vous souhaitez souligner l’orange des oranges dans une nature morte, accompagnez le motif, sans surprise, d’une cruche bleue. À partir de la page 46, Anne Turk vous montre combien ce simple procédé artistique insuffle une force et une tension à la vie silencieuse. D’ailleurs, l’orange n’a commencé sa carrière artistique en tant que peinture qu’avec l’importation d’oranges en Europe – peut-être aussi parce qu’avant cela, on n’avait pas encore de nom pour cette teinte. Pour en savoir plus sur la remarquable histoire des oranges et de l’orange, voir p. 44.