Par Anne Turk
Six bonnes raisons pour lesquelles vous devriez esquisser votre motif, même si vous avez une photo devant vous. Et quatre conseils pour que vous y preniez plaisir. Par Anne Turk
Toute image un tant soit peu réaliste – qu’il s’agisse d’un dessin ou d’une peinture – nécessite un dessin préliminaire des principaux contours. Ce sont les lignes directrices pour tout le reste. Le modèle est généralement fourni par une photo. Les photos ne nous donnent pas seulement accès à une infinité d’idées d’images, elles nous aident aussi à dessiner : Les trois dimensions du monde visible se reproduisent sur la surface – parfaitement et en perspective.
Tout cela est aussi utile que séduisant. Car la question se pose maintenant de savoir pourquoi vous ne devriez pas simplement copier le motif de la photo.
On peut bien sûr le faire. Pour les motifs compliqués, ce raccourci sur le chemin de l’image est parfois judicieux : c’est le cas lorsque l’on n’arrive pas à avancer en dessinant librement. Au lieu de perdre l’envie, il vaut mieux reprendre les contours directement de la photo ou du modèle. En tant qu’abonné Premium, vous pouvez télécharger les modèles de motifs au format PDF.
Mais tôt ou tard, vous aurez plus de plaisir à dessiner et à peindre si vous travaillez le motif pour ainsi dire de vos propres mains : tout d’abord en faisant des croquis.
S’entraîner avec un objet simple : faire plusieurs fois le tour de la forme de la feuille avec légèreté, tracer les meilleures lignes, effacer le superflu et affiner le dessin. Et puis la feuille suivante, une banane, une tasse … (Par Anne Turk Photo : KIM Verlag)
1. On apprend à dessiner en dessinant
Et cela ne commence pas par la mise au point des détails, mais par l’esquisse décontractée et généreuse des lignes les plus importantes. Ici, vous avez les mains libres et le crayon a le champ libre. C’est justement par la répétition que les traits deviennent de plus en plus routiniers : vous ne devez pas trop réfléchir à la manière et à l’endroit précis où vous posez et guidez le crayon. D’ailleurs, vous aurez toujours besoin du crayon, même pour dessiner des motifs pour d’autres supports. Et si vous maîtrisez cet outil universel, vous pourrez également utiliser des crayons de couleur, des crayons à papier et des fusains. Six bonnes raisons pour lesquelles vous devriez esquisser votre motif, même si vous avez une photo devant vous. Et quatre conseils pour que vous y preniez plaisir.
Sur la photo, il est facile de reconnaître et d’esquisser les formes ovales de base des deux moutons et la position des pattes (voir les lignes rouges). Il est ainsi facile de positionner correctement tout le reste en perspective. Dans l’image finale, la jolie scène ne se déroule toutefois pas sur une route aride : Laissez plutôt la mère célibataire et sa progéniture se promener dans un joli paysage !
2. Saisir les formes
Dans chaque motif se trouvent des formes de base simples. Celles-ci sont naturellement plus faciles à reconnaître sur une photo pour ainsi dire plate que sur un modèle réel en trois dimensions. Néanmoins, c’est un défi créatif de reconnaître l’essentiel et les caractéristiques d’une figure et de laisser de côté les détails qui ne sont pas importants au premier abord.
3. Comment se faire sa propre idée
La photo montre tout ce qui peut être cadré. Il y a souvent beaucoup trop de détails, dont vous n’avez peut-être pas besoin pour votre motif, pas plus que d’un premier plan et d’un arrière-plan – que vous voulez peut-être inventer vous-même. Ne laissez pas le modèle vous dicter sa conduite et ne reprenez que ce qui vous semble important. Ne dessinez rien d’autre ; vous pourrez toujours ajouter des détails plus tard.
4. Des progrès rapides
Les esquisses sont rapides. Vous pouvez vous rapprocher de plus en plus de votre motif en faisant de nombreux essais rapides et en essayant plusieurs versions.
De plus, vous avez immédiatement sous les yeux le résultat – ou le résultat intermédiaire – qui peut sembler maladroit au début. Considérez cela comme un exercice et voyez comment vous devenez de plus en plus sûr de vous.
5. Éviter les erreurs à temps
Dans l’esquisse, vous reconnaissez généralement plus tôt et mieux les incohérences dans les formes et les proportions qu’ensuite dans l’image finale. Comme l’a si bien dit Goethe : “Celui qui rate la première boutonnière ne parvient pas à boutonner la seconde”. Une boutonnière ratée dès le départ (ou une forme de base ratée) entraîne toujours d’autres désagréments. Si l’on a ensuite l’impression que quelque chose ne va pas vraiment, la source de l’erreur est souvent plus difficile à identifier et encore plus à corriger. Mais alors, il y a déjà trop de travail dans l’image, on est frustré et on perd peut-être l’envie.
6. Les esquisses sont aussi des dessins
L’esquisse peut être tout ce que l’on veut : un exercice de doigté occasionnel, une étude de composition, un premier pas vers un dessin préparatoire, ou bien un dessin de valeur intrinsèque, mais seulement sous forme d’esquisse, apparemment inachevée. Il s’agit d’ailleurs d’un moyen stylistique artistique traditionnel, appelé non-finito, en français : inachevé.
Voici quatre conseils pratiques pour prendre plus de plaisir à faire des croquis :
- Esquissez également les petits motifs sur une seule feuille de papier. Vous aurez ainsi suffisamment d’espace libre tout autour de vous pour dessiner avec élan et sans contrainte.
- Pour les premières esquisses, utilisez du papier brouillon ou du papier à lettres bon marché. Avec un papier à dessin plus cher, on serait plutôt tenté d’économiser du papier, de gommer beaucoup ou d’entasser plusieurs esquisses sur une seule feuille.
- Pour les esquisses, utilisez un crayon doux, par exemple le 2B. Il laisse déjà un trait fort avec peu de pression. En outre, il ne permet pas d’obtenir des détails fins et on n’est donc pas tenté de se perdre dans les détails.
- Ne corrigez pas. Recommencez plutôt à zéro sur une nouvelle feuille. Lorsque vous maîtrisez à peu près le motif, passez au papier à dessin et affinez les esquisses pour en faire un dessin préparatoire.